• NOTRE PROJET •


Au potager. Octobre 2021


L’orphelinat Centre Emmanuel accueille depuis 2014 des enfants orphelins n’ayant pas de proches parents capables de prendre soin d’eux. Il est basé à Ahépé, au sud-est du Togo, à 1h15 de Lomé la capitale. À ce jour, l’orphelinat a la responsabilité de 17 enfants, dont 11 vivent sur place. Les plus grands sont hébergés en famille d’accueil à Lomé, le temps de leur apprentissage ou de leurs études à l’université.
Depuis son origine, le centre nourrit des relations fortes avec ses partenaires européens et ses volontaires historiques, sans qui, il n’existerait pas, du moins sous cette forme.

Le centre accueille tout au long de l’année des volontaires âgées de 18 à 77 ans, qui viennent partager le quotidien des enfants et contribuer à son projet social et interculturel.

 

Le centre est porté administrativement par l’association AVAS sous le récépissé n°0377/MATDCL-SG-DLPAP-DOCA




• LES ESPACES •



Grâce à nos partenaires, nous avons construit petit à petit notre établissement. Aujourd’hui, il comprend les espaces suivants :


  • Le bâtiment et les sanitaires filles
  • Le bâtiment et les sanitaires garçons
  • La cuisine et la salle à manger
  • Le potager
  • La bergerie
  • Le poulailler
  • L’espace ombragé sous les tecks



Extrémité du bâtiment garçons tout juste construit. Octobre 2021


• LES ORIGINES DU PROJET •


Au départ, le projet de création du Centre Emmanuel n’est pas vraiment réfléchi. En 2007, lorsque son fondateur Emmanuel Ezan rentre dans son village d’origine, après plusieurs années d’absence, il constate que plusieurs enfants traînent autour de la maison de son père. Ils ne sont pas scolarisés et personne ne semble prendre véritablement soin d’eux. Après des enquêtes auprès des familles et des voisins, Emmanuel met 4 enfants à l’abri, chez son père. À ce moment-là, il ne devine sans doute pas qu’ils y resteront sept ans, et qu’à la veille de l’ouverture de l’orphelinat en 2014, ils seront 13 enfants à vivre chez son père.

Durant ces sept années, Emmanuel travaille comme un fou pour pouvoir prendre en charge les frais liés à l’accueil de ces enfants : alimentation, scolarité, santé. Il est rapidement rejoint par David Binga, qui restera le directeur du centre jusqu’en 2018. David jouera un rôle essentiel auprès des enfants. Figure paternelle durant toutes ces années, il portera au quotidien la préparation des repas et le soutien scolaire des enfants.

L’orphelinat Centre Emmanuel est soutenu depuis ses débuts par une association française, Togo Together, et une association allemande, Waisenhilfe-Ahepe.


Préparation du repas par les plus grands, en compagnie de Sylvie et Edem.
Fogan, Fidé, Florence et Esse. Noël 2016





• EN SAVOIR PLUS •


L'histoire du centre est intimement liée à la trajectoire d'Emmanuel Ezan. Pourquoi s'est-il lancé dans un tel projet ? Comment s'y est-il pris ? Il répond ici à quelques questions.



• Quand et pourquoi as-tu décidé de créer l’orphelinat ?


Je m’en souviens très précisément. C’est en 2009. Cela faisait deux ans que j’avais pris en charge 4 enfants qui vivaient chez mon père. Alors que je rentrais d’une mission au Kenya, j’ai été sollicité pour venir en aide à une petite fille de 11 mois. Elle s'appelait Valentine. Elle souffrait de malnutrition. Elle était très mal en point. Je la portais au dos le plus souvent possible, pour le contact peau à peau. J’ai essayé de lui trouver un orphelinat qui pourrait l’accueillir, sans succès. Quatre mois plus tard, Valentine est décédée. C’est la nuit où elle est partie que j’ai décidé de créer l’orphelinat.


Les enfants, quelques jours après le départ de Valentine.


• Comment t’y es tu pris ?


Ce projet était complètement utopique au départ. Il fallait que je trouve des fonds pour investir dans un terrain et dans la construction de bâtiments.  J’en ai parlé à l’association de volontariat Togolaise au sein de laquelle je me suis investi dès mes 11 ans. Son nom est ASTOVOT. Elle est basée à Kpalimé. Puis, en ligne, j’ai fait la connaissance de Léo Cottencin, un jeune étudiant français - nous avions à peu près le même âge à l’époque - il était membre d’une association d’étudiants qui cherchait à développer un projet solidaire au Togo. Tout est parti de là. Cela a pris du temps mais nous y sommes arrivés...

En 2013, grâce au partenaire Français, nous avons acheté le terrain. Dans les mois qui ont suivi, grâce à l’aide de Zoé, une volontaire belge et Max un volontaire français, le terrain a été défriché. Et croyez-moi, ce n'est pas rien de déterrer des tecks !

Durant l’été 2014, on a construit le premier bâtiment. Nous étions une cinquantaine de volontaires sur place. Il y avait les membres de l’association française, des membres d’Astovot et des bénévoles du village. Le matin de l’ouverture, on finissait le crépissage !


Ouverture de l’orpelinat. Le 14 septembre 2014

• Aujourd’hui, quels sont vos challenges et vos perspectives ?


L’inflation constante depuis 2018 des denrées alimentaires d’une part et notre dépendance à nos partenaires d'autre part, nous fragilisent économiquement. Nous n’avons aucune trésorerie de côté pour parer aux urgences ou bien pour faire face quand l’argent d’un partenaire tarde à venir.
C’est quelque chose dont nous discutons souvent avec nos partenaires. Ils savent que notre projet à moyen/long terme c’est de pouvoir être autonomes financièrement.

Pour l’heure, il nous faudrait diversifier nos sources de financement. Ensuite, notre projet serait de créer une entreprise qui reverserait une partie de ses bénéfices à l’orphelinat. Mais pour cela, il faut des fonds et des professionnels de confiance qui pourraient porter sur place ce projet.


• Pour finir, peux-tu nous dire quel est ton meilleur souvenir à l’orphelinat ?


C’était en 2016. On avait fait un feu de camp. C’était l’été. Beaucoup de volontaires étaient présents. Chacun cuisait sa brochette de viande de chèvre dans le feu. On jouait. On dansait. Et moi, je jouais du djembé. Voir tous les enfants en joie au milieu de ce projet qui avait finalement vraiment pris forme, c’était formidable.


>> Interview réalisée le 20 avril 2022



Construction du bâtiment garçon. Octobre 2020


L’orphelinat en 2022 : l’espace ombragé sous les tecks. Les bâtiments garçons et filles vue du potager.